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LA BÊTE DU GÉVAUDAN

Où se situe le Gévaudan ?

Le Gévaudan est une ancienne province d’avant la Révolution française. Il comprenait la Lozère et à la Haute-Loire (pour le canton de Saugues).

A l’ouest se trouve le plateau de l’Aubrac, très venté et sans arbre.

A l’est la Margeride.
C’est un territoire isolé, d’altitude moyenne de 1 000 mètres.  Il était peu facile d’accès en raison du relief et des rivières seulement traversable en bac, ou à gué en période de baisse du niveau de l’eau.
les conditions de vie y sont dures, austères et les températures peuvent être glaciales en hiver.


C’est aussi à ce moment-là une des régions les moins habités de France constituée essentiellement de paysans miséreux.

Historique

A partir du 30 juin 1764 dans la région du Gévaudan une série d’événements vont faire couler beaucoup d’encre jusqu’à de nos jours. 

On retrouve le corps d’une jeune fille de 13 ans, Jeanne Boulet dans le hameau de Hubacs. Si les morts des enfants à cette période sont choses courante, on remarque que sur le registre des décès, l’officier a mentionné qu’elle serait enterrée sans sacrement car elle a été tuée par une bête féroce. La formulation employée laisse à penser que cette bête féroce avait déjà fait parler d’elle.  En effet, il est fort probable que la bête avait déjà commencé son œuvre dès le printemps, mais ce n’est qu’avec Jeanne que l’on a la 1ere formulation écrite de sa présence.

En septembre on compte déjà une douzaine de victimes, malgré les nombreuses chasses organisées. L’armée royale va alors être intervenir et un corps de dragons aux ordres du Capitaine Duhamel va être envoyé au Gévaudan. Cependant, les battues organisées ne seront d’aucunes utilités et en octobre, la bête s’en ira un peu plus à l’Ouest étendant un peu plus sa zone géographique. Durant l’automne et l’hiver 1764 1765, le nombre de morts va s’accentuer.

La bête est signalée à de nombreux endroits : Dans l’Aubrac, le Rouergue, l’Auvergne, le Valay. A tel point que des rumeurs les plus folles commencent à circuler.

Si les gardes du roi pensent que plusieurs bêtes pourraient être impliquées, les villageois eux pensent qu’une seule bête ayant un pouvoir d’ubiquité et étant en plus invulnérables est à l’origine de tout cela.

On va même parler de loup garou ou d’une créature surnaturelle car bien que blessée, et tirée à courte distance, la Bête se relève et disparaît à chaque fois.

L’évêque de Mende va brandir la menace du fléau divin punissant les pêcheurs.

Les dragons n’arrivant pas à tuer la Bête, Le roi Louis XV décide d’envoyé son meilleur louvetier, Normand Denneval qui n’aura pas plus de résultat. C’est alors François Antoine porte arquebuse personnel du roi qui va prendre la relève.

De nombreuses battues sont organisées et de nombreux loups sont tués dont certains anthropophages mais la Bête continue son œuvre. La différence est une réduction de son territoire de chasse aux Monts de la Margeride.

C’est le 19 septembre 1765 qu’Antoine et ses gens tuent un grand loup qu’ils prennent pour la Bête. Les attaques cessent et Antoine est renvoyé à Versailles. L’affaire est enterrée, la vie reprend son cours.

Mais en décembre 1765, tout recommence.

Durant toute l’année 1766, la Bête recommence sa danse macabre sur ce même territoire. Ce n’est que durant les mois d’hiver que les attaques paraissent se calmer mais en mars 1767, les massacres reprennent de plus belles et les victimes se multiplient.

Jusqu’au 19 juin ou lors d’une énième battue, Jean Chastel tue un loup qu’il identifie comme la Bête. Autopsié, ce loup est décrit comme une bête extraordinaire, bien différente par sa figure ses proportions. Les attaques vont cesser définitivement à ce moment.

Durant 3 ans de 1764 à 1767 la Bête va attaquer des hommes, des femmes, des enfants ne reculant pas devant les zones habitées. Toutes les attaques ne sont pas mortelles, mais il y a de nombreuses blessures graves qui vont elle engendrer des décès. Ceux sont les enfants qui sont les 1ere victimes de la Bête, vient ensuite les femmes puis les hommes. Ce n’est pas moins de 289 attaques qui ont été recensées dont 108 décès.

Ce qui est particulier dans cette affaire c’est la cruauté, la violence des attaques. On dénombre 21 victimes qui ont été décapitées.

Qu’est-ce que la Bête du Gévaudan ?

Les théories les plus étranges ont circulé dans tout le royaume, liées aux superstitions de l’époque.

Lors d’une battue le 8 octobre 1764 rassemblant près de nombreuses personnes, une bête fut tirée par 3 fois qui se releva à chaque fois. Etienne Lafont, syndic du Gévaudan, va émettre l’hypothèse qu’il s’agirait une hyène avec « des soies (poils) si longues » qu’elles feraient « obstacle aux balles ». Avec les échecs des diverses chasses organisées, le doute va commencer à s’installer dans les villages.

C’est à ce moment que la presse va s’emparer de l’affaire et va créer des créatures imaginaires. De ce fait divers, ils vont monter une histoire riche en rebondissement alimentant ainsi les fantasmes et les peurs des habitants. Dès 1764, la Bête devient une sorte de « surloup » symbole de sauvagerie et de cruauté pouvant même se déplacer sur ces pattes arrières.

L’existence des loups garou, déjà présent dans les croyances de la population fait son apparition dans le Gévaudan. Bien évidemment, le but de la presse était uniquement l’augmentation des tirages et non la recherche de la vérité.

La Bête devint tour à tour hyène, glouton, lycaon, tigron et singe…

Pour certain, elle devint même un hybride entre un chien et un loup. La Bête était dressée par un humain à des fins meurtrières. Un nom a même été donné, il s’agirait d’un noble le Comte Jean-François-Charles de Morangiès.

Cependant, toutes ces hypothèses ont de nombreux biais et s’arrangent avec les faits et les documents que l’on peut trouver dans les archives.

Alors qu’elle a été la nature de la Bête de Gévaudan ?

Très certainement, la Bête du Gévaudan était un loup ou des loups. L’invincibilité de la bête rapportée lors des tirs était surement dû à de la poudre mouillée qui de ce fait ne faisait pas fonctionner les fusils correctement, les balles perdaient ainsi de leur puissance.

Il y a eu déjà d’autres cas rapportés par le passé de loups qui attaquaient.

Même si nous savons que le loup est un animal craintif qui fuit l’homme, dans certainement circonstances il peut attaquer. Par exemple, les loups habitués à la présence des hommes, n’ont plus peur d’eux et peut parfois considérer l’homme comme de la nourriture. D’autres part, pour protéger le bétail, les hommes ont chassé les loups qui se sentant menacés et pris au piège ont attaqué pour leur survie. Mais ces attaques restent relativement rares.

Même si nous pouvons conclure que nous avons très certainement affaire à plusieurs loups anthropophages, il reste encore quelques zones d’ombres à lever. Notamment, cette solution ne donne pas d’explication sur la nature paroxystique. En effet on pourrait penser que s’il y avait des attaques de loups, celles-ci seraient plutôt ponctuelle et non de façon intensive sur « de courts laps de temps ». D’autres part, les chasses continues qui ont tué de nombreux loups auraient dû diminuer les attaques, or au printemps 1767, c’est là qu’elles ont été les plus nombreuses. Pourquoi quand le second loup a été tué, les attaques ont-elles cessé immédiatement si nous avons affaire à plusieurs loups ?

Toujours est-il, cette affaire de la Bête du Gévaudan a fait évoluer la politique vis-à-vis du loup en France. A partir de cette date, il va faire l’objet d’une éradication sans précédent.

Alors que conclure ? La Bête du Gévaudan a fait et fera encore couler beaucoup d’encre. Même s’il est quasiment certains que la Bête était un loup, il reste des zones d’ombres. Avions nous affaire à un ou des loups ? Etaient-ils nombreux ou bien est-ce un couple qui quand le 2ème loup a été tué cela a stoppé net les attaques ?

Nous ne pouvons répondre actuellement à cette question. La seule chose que l’on peut dire est emprunté à Socrate « je sais que je ne sais rien ».

Le loup
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