Le cas d’Anneliese Michel
L’exorcisme d’Émile Rose
Anneliese Michel est née le 21 septembre 1952, en Allemagne et est morte le 1er juillet 1976.
Sa vie a servi de modèle pour le film L’exorcisme d’Émily Rose et Requiem en 2006, film peu connu mais plus proche de la réalité.
La vie d’Anneliese est tout d’abord assez classique. Elle vit de façon modeste avec sa famille composée de ses parents et ses deux sœurs.
Ses parents sont très pieux et Anneliese affiche très tôt une dévotion totale envers sa foie et l’Église allant même jusqu’à réaliser certaines actions pour expier les pêchés d’autrui.
Très studieuse, elle envisage de devenir professeur.
C’est en 1968, qu’elle commence à ressentir des symptômes tel que tremblements, perte de contrôle de son corps, perte de sa voix. Amené chez le médecin neurologue, il diagnostique une épilepsie. Elle entre donc à l’hôpital psychiatrique pour se faire soigner et y reste un an durant laquelle elle va développer une dépression sévère. Les traitements médicaux qu’elle prend en grande quantité n’ont guère d’effets. Elle en vint à attribuer ses problèmes à une possession démoniaque au point de développer une aversion pour les lieux ou objets sacrés. Toujours très pieuse, elle continue quotidiennement de prier et durant ses prières, elle voit des visages démoniaques en train de grimacer. Elle appellera ses visages « Fratzen ».
Malgré ses problèmes, elle arrive malgré tout à terminer ses études secondaires et à intégrer l’université.
En 1970, elle est reprise de convulsions. Hospitalisée à nouveau, elle est traitée par des anti-épileptique. Parallèlement, ses visions continuent et elle voit maintenant des faces diaboliques sur les visages d’autres personnes. Elle commence à entendre des voix. Les médecins décident de lui prescrire du Periciazine, un antipsychotique typique prescrit dans le traitement des psychoses et compris en cas de schizophrénie.
La jeune fille se tourne alors vers l’Église et réclame un exorcisme que l’Église va refuser.
Début 1973, les parents d’Anneliese demandent à plusieurs prêtres de pratiquer un exorcisme. Ceci va leur être à nouveau refusé pour plusieurs raisons : Selon le rituel romain, pour être possédé, une personne doit comprendre ou parler des langues inconnues, souvent ancienne et / ou mortes. D’autre part, elle doit connaître des faits cachés (cryptesthésie). Et enfin, elle doit montrer un décuplement de ses forces. Il a donc été conseillé qu’Anneliese continue de prendre ses médicaments.
En 1974, l’état de santé d’Anneliese se dégrade et ses crises s’empirent en devenant de plus en plus violente. En plus des insultes aux personnes de sa famille, elle commence à les battre et à les mordre. Durant la journée, elle hurle, brise les crucifix et refuse de s’alimenter. C’est à ce moment-là que la famille rencontre le prêtre local Ernst Alt qui va accepter de pratiquer l’exorcisme.
Ce n’est qu’en 1975 que l’archevêché va autoriser un exorcisme basé sur le rituel romain et à partir de cette date, c’est un à deux exorcismes par semaine qui va être pratiqué sur Anneliese. Parfois ces réactions étaient si violentes qu’Anneliese devait être enchainée.
Malgré tout, Anneliese a pu reprendre ses cours et mener une vie quasi normale. Cependant les crises ne s’arrêtent pas et son état de santé se détériore encore : paralysie, inconscience et automutilation. En avril 1976, Anneliese refuse de s’alimenter pour retirer l’influence de Satan.
Au niveau corporel, les nombreuses génuflexions plus de 600 de suite, ont provoqué une rupture des ligaments des genoux.
Entre septembre 1975 et juin 1976 soit 10 mois, ce n’est pas moins de 67 exorcismes qui vont être réalisés sur Anneliese.
Le dernier exorcisme se déroula le 30 juin 1976. À ce moment-là, Anneliese souffrait d’une pneumonie. Elle avait le visage émacié et souffrait d’une grande fièvre. Elle se pesait plus que 34 kg.
Elle mourut le 1 juillet 1976 à son domicile à l’âge de 25 ans dans son sommeil. Le rapport d’autopsie indique que sa mort est liée à une sévère malnutrition et à une déshydratation consécutive à sa privation de nourriture durant ses mois d’exorcisme.
Quarante cassettes audio furent enregistrées lors des exorcismes afin d’en conserver des détails.
Une enquête policière a été ouverte les 2 prêtres et les parents d’Anneliese ont été accusés de négligence ayant entrainée la mort.
Le procès commence le 30 mars 1978. C’est l’avocat Erich Schmidt-leichner qui a défendu les 2 prêtres. Il argumenta sur la légalité des exorcismes et la non limitation des croyances religieuses. Pour cela les enregistrements réalisés ont été entendus afin de prouver l’existence des voix démoniaques sortant de la bouche d’Anneliese.
Pour les médecins, c’est la lourdeur des traitements d’Anneliese et leur arrêt brutal qui ont renforcé ses troubles. Les psychiatres entendus à la barre évoquent l’influence des prêtres qui ont permis l’augmentation des délires psychotiques d’Anneliese qui a adopté l’attitude de possédée. Ils émettent l’hypothèse d’un trouble dissociatif qui explique les postures étranges et rigides, l’utilisation du terme de « nous » pour se décrire soi-même, l’amnésie, l’apparition de plusieurs personnalités symbolisées par les démons…
Les parents et les deux prêtres furent condamnés à 6 mois de prison avec sursis.
La tombe d’Anneliese continue d’être un lieu de pèlerinage pour de nombreux catholiques.
Alors, Anneliese Michel a-t-elle réellement été possédée par plusieurs démons ou bien avait-elle une maladie psychiatrique et les prêtres ainsi que les parents ont-ils fait preuve de négligence en axant uniquement le rétablissement de la jeune femme sur leurs croyances? Nul ne pourra répondre à cette question et je vous en laisse seul juge.
Attention : les enregistrements encore présents sur le net peuvent heurter la sensibilité des personnes.